Traduction transcrite de réunions tenues sur

1 Jean 2, v. 13 à 27 & 3, v. 1 à 3

par Arend Remmers

1ère réunion : lecture 1 Jean 2, versets13 à 27.

Lecture : 1 Jean 2,v. 13 à 27.

13     Je vous écris, pères, parce que vous connaisse  celui qui est dès le commencement. Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le méchant. Je vous écris, petits enfants, parce que vous connaissez le Père.

14     Je vous ai écrit, pères, parce que vous connaissez celui qui est dès le commencement. Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts, et que la parole de Dieu demeure en vous, et que vous avez vaincu le méchant.

15     N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde : si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui ;

16     parce que tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, et la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, n’est pas du Père, mais est du monde ;

17     et le monde s’en va et sa convoitise, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement.

18     Petits enfants, c’est la dernière heure ; et comme vous avez entendu que l’antichrist vient, maintenant aussi il y a plusieurs antichrists, par quoi nous savons que c’est la dernière heure :

19     ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n’étaient pas des nôtres ; car s’ils eussent été des nôtres, ils fussent demeurés avec nous ; mais c’est afin qu’ils fussent manifestés comme n’étant aucun [d’eux] des nôtres.

20     Et vous, vous avez l’onction de la part du Saint et vous connaissez toutes choses.

21     Je ne vous ai pas écrit parce que vous ne connaissez pas la vérité, mais parce que vous la connaissez et qu’aucun mensonge ne vient de la vérité.

22     Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ ? Celui-là est l’antichrist, qui nie le Père et le Fils.

23     Quiconque nie le Fils n’a pas non plus le Père ; celui qui confesse le Fils a aussi le Père.

24     Pour vous, que ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous : si ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous, vous aussi vous demeurerez dans le Fils et dans le Père.

25     Et c’est ici la promesse que lui nous a promise, — la vie éternelle.

26     Je vous ai écrit ces choses touchant ceux qui vous égarent ;

27     et, pour vous, l’onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n’avez pas besoin que personne vous enseigne ; mais comme la même onction vous enseigne à l’égard de toutes choses, et qu’elle est vraie et n’est pas mensonge, — et selon qu’elle vous a enseignés, vous demeurerez en lui.

J’aimerais exprimer quelques pensées pratiques sans vouloir parler du caractère de l’évangile de Jean (on y passerait plus d’une demi-heure avant d’en venir au sujet) quoiqu’il ne soit pas sans intérêt de dire quelques mots sur ce qui est spécifique à l’apôtre Jean, le disciple qui se désignait lui-même  comme le disciple que Jésus aimait. Déjà cette expression nous montre ce que le Seigneur désire voir chez chacun de nous. A-t-il aimé le Seigneur plus que les autres ? Non, mais si l’on avait demandé à Jean ce qu’il estimait le plus important dans la vie, il aurait certainement dit « l’amour du Seigneur » dont il était conscient et dont il jouissait.

Cela imprègne en quelque sorte le caractère de l’épitre où il a constamment à l’esprit le fait que nous sommes enfants de Dieu. « … je vous écris, enfants, parce que vos péchés vous sont pardonnés par son nom ». (v.12) L’épitre leur rappelle ce qu’ils possèdent comme enfants de Dieu pour les avertir et les protéger de tout ce qui les menaçait. Il a un tel intérêt pour ces croyants auxquels il écrit (nous ne savons pas où ils vivaient) qu’il les classe en trois catégories : les pères, les jeunes gens et les petits enfants. Paul parle aussi d’enfants, mais utilise le terme toujours dans un sens négatif « vous êtes devenus des enfants, n’avez pas grandi alors que vu le temps vous devriez être des hommes faits ». Pierre, lui, appelle tous les croyants enfants : « comme des enfants nouveaux nés, désirez le pur lait intellectuel ». Mais Jean voit parmi les croyants des pères, ceux qui sont les plus proches du Seigneur.

Tous les croyants sont enfants de Dieu, c’est merveilleux que d’être nés de Dieu. Les frères ont eu bien des discussions pour savoir ce qui est le plus grand : enfant ou fils. L’enfant a la nature de celui qui l’a engendré, le fils est la joie de son père. Nous avons les deux. Etre enfants de Dieu, possession précieuse que nous ne pouvons perdre !

Il y en a qui ont déjà grandi, fait des progrès : les jeunes gens, puis d’autres qui sont tout jeunes dans la foi : les petits enfants. Quel intérêt avait cet apôtre, déjà un vieillard pour ces croyants ! Et il leur rappelle pourquoi il leur écrit. Nous aussi, nous devons avoir un but devant nous quand nous accomplissons un service, qu’est-ce que le Seigneur désire atteindre. Nous savons que nous sommes faibles, mais le Seigneur nous dit : « quand tu es faible, alors tu es fort, car tu as ma force à ta disposition ».

Les pères, je le répète, sont dans la pratique ceux qui sont les plus proches de Dieu, le Père. L’apôtre s’adresse deux fois à ces trois groupes, mais il n’ajoute rien la deuxième fois pour les pères « vous connaissez celui qui est dès le commencement ». Que signifie cette expression ? Celui qui est dès le commencement, c’est sûrement Dieu ? Il n’est pas dit de Dieu qu’Il est dès le commencement, mais au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. Il était là de toute éternité, on ne peut pas dire que Dieu ait existé à partir d’un certain point dans le temps, en reculant aussi loin qu’on veut, ce serait nier son existence éternelle. L’expression « dès le commencement », répétée sept fois dans l’épitre, renvoie au Seigneur Jésus, ou plutôt au fils éternel de Dieu qui est descendu sur cette terre et a révélé Dieu. C’est le début du christianisme. La même expression ne renvoie pas toujours exactement au même commencement : au chapitre 1 « ce qui était dès le commencement », c’est la personne du Seigneur, né sur la terre dans la crèche, au v.21 « ce que vous avez entendu dès le commencement », ce n’est pas exactement le même moment, mais c’est de nouveau le début du christianisme, personnifié dans le Seigneur. L’expression « au commencement était la parole » est différente, elle renvoie à l’éternité, il s’agit de Dieu révélé en chair. Ce que nous avons, ce que nous sommes trouvent son origine en Lui.

Ce verset 13 « vous connaissez celui qui est dès le commencement » concerne tout croyant, sinon il ne le serait pas et pourtant, cela est dit des pères. Ils expriment le plus haut degré de maturité. Quelle place le Seigneur occupe-t-il dans ma vie personnelle ? Jean pouvait leur dire : vous avez atteint le repos, pas seulement qu’ils avaient cru au Seigneur, mais ils connaissaient celui qui est dès le commencement, ils avaient compris que le Seigneur est la réponse à toute question.  Tout ce qui nous concerne est considéré à travers Lui, l’objet des délices du Père de toute éternité. On Le voit dans toute sa grandeur, au-dessus de tout.

Si dans notre vie ceci trouve un certain écho, alors le Père peut dire que nous sommes un peu dans la ligne où Il désire nous avoir. En considérant la gloire qu’Il avait de toute éternité et qu’il n’a pas abandonnée, car Il n’a pas cessé d’être Dieu, en devenant homme, mais Il l’a cachée sous la forme d’esclave, quelle humilité, quelle pauvreté a-t-Il accepté pour nous et pour la gloire de Dieu, quand nous voyons toute sa grâce, son amour, son dévouement, sa patience envers ses disciples et aussi envers nous. Et en même temps, nous voyons aussi sa sainteté, sa séparation de tout mal. Si tout cela satisfait notre cœur, alors nous sommes des pères en Christ. Nous voyons le monde à travers la personne du Seigneur, il n’existe rien de plus grand que Lui, nous n’avons besoin de rien d’autre. Cet état correspond un peu à ce que Paul écrit depuis la prison à Philippes : « pour moi , vivre c’est Christ », le but de ma vie, mon modèle. C’est vers ce but que le Père désire nous conduire : nous avons un repos intérieur, la paix de l’esprit, la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence, parce que nous lui apportons tous nos soucis. Cela ne signifie pas que nous n’en avons pas, mais nous ne faisons rien sans Lui. Nous réalisons un peu ce que le Père dit « en lui j’ai trouvé tout mon plaisir ».

Dieu commence toujours à nous présenter ce qui est le plus élevé. Il nous parle d’abord de ce qui Le touche de plus près pour nous faire entrer dans Ses pensées. Par exemple, dans le tabernacle, la description de l’arche, la dernière chose qui était placée dans le lieu très saint est citée en premier, car c’est une image du Seigneur dans son œuvre de la rédemption et si nous pensons aux sacrifices dans le Lévitique, Dieu ne commence pas par le sacrifice pour le péché dont nous avons besoin, mais par l’holocauste, qui était entièrement pour Dieu, une odeur agréable à l’Eternel.

« … je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le méchant » : il y avait des croyants encore jeunes  - souvent l’âge de la foi correspond à l’âge physique  -  mais je me demande s’il n’existe pas de croyants âgés dans la chrétienté qui sont encore des petits enfants. La croissance dans la nature est automatique, mais pas dans le domaine spirituel, ces images nous sont données pour nous instruire. Ces jeunes gens avaient atteint un certain degré de croissance, ils avaient acquis une force spirituelle et avaient vaincu le méchant. Le méchant, c’est Satan. Ils avaient reconnu que le diable voulait les empêcher de rendre témoignage pour le Seigneur. Et nous, que faisons-nous dans ce cas? Quand nous remarquons qu’il nous propose une échappatoire pour nous empêcher de tenir fermes pour le Seigneur, dans une situation où nous devrions rendre témoignage, nous ne le faisons pas. Satan nous a de ce fait enlevé l’occasion, alors qu’il aurait fallu résister.

« … soumettez-vous à Dieu, résistez au diable et il s’enfuira de vous » (Jacques 4,7), « … soyez sobres, votre adversaire, le diable comme un lion rugissant rode autour de vous, cherchant qui il pourra dévorer. Résistez-lui, étant fermes dans la foi, sachant que les mêmes souffrances s’accomplissent dans vos frères qui sont dans le monde. » (1Pierre 5,8)

Quand le diable se présente comme un lion rugissant, il ne faut pas s’enfuir, mais résister. Ce sont les occasions où Satan cherche à nous empêcher de témoigner pour notre Seigneur et cela peut nous apporter de la souffrance. Alors souvent, nous fuyons au lieu de résister, nous ne sommes pas forts comme ces jeunes gens qui avaient vaincu le méchant, nous avons défailli.

Le diable essaie de nous attaquer de deux manières : il nous empêche de témoigner comme enfants de Dieu et là, il faut résister pour vaincre ces attaques du diable et non pas fuir, alors que quand il veut nous faire tomber par les convoitises de la chair, c’est la fuite qui est la réaction qui convient. Pensons à l’histoire de Joseph et la femme de Potiphar, si Joseph avait dit pouvoir résister à la tentation, il aurait été vaincu, car dans un tel cas, la fuite est la seule possibilité. Mais nous retournons souvent les situations : nous pensons pouvoir résister là où la parole nous dit de fuir « fuyez les convoitises de la jeunesse, fuyez la fornication » et nous fuyons là où nous devrions résister.

Ces jeunes gens avaient bien compris, c’est le signe de leur force : ils avaient reconnu qu’ils devaient combattre dans ce monde pour leur Seigneur et surmonter par-là les attaques de Satan.

Puis, l’apôtre s’adresse aux petits enfants. Ce  terme n’est pas négatif comme chez l’apôtre Paul, ici, c’est un état naturel, c’était des jeunes croyants qui connaissaient le Père. Il y a bien longtemps, cette expression m’a fait beaucoup réfléchir que l’apôtre dise cela de simples enfants de Dieu qui venaient de se convertir, qui commençaient à croître dans la foi. Des pères, Jean dit qu’ils connaissent celui qui est dès le commencement, ils connaissent le Seigneur intimement comme nous venons de le considérer, tandis que les petits enfants sont caractérisés comme connaissant le Père. A l’époque, j’ai pensé que cela devait être plutôt le contraire : les pères ont connu le Père parce que c’est une notion étrangère pour un jeune croyant de s’adresser au Père, il prie toujours le Seigneur Jésus. S’il avait dit des petits enfants qu’ils connaissaient celui qui est dès le commencement, cela m’aurait paru plus logique, mais c’est justement l’inverse.  Voici pourquoi : il ne s’agit pas seulement de connaître le Seigneur comme Sauveur, mais connaître et aimer le Seigneur comme celui qui donne à toute notre vie son sens, son contenu qui apporte toutes richesses ; ils n’ont besoin de rien d’autre, quelle part que celle-là !

Ce qui est dit des petits enfants, c’est le véritable caractère du christianisme : pour un enfant de Dieu qui a accepté le Seigneur Jésus, il est naturel d’appeler père celui qui l’a attiré à lui. Quel genre d’enfant serait celui qui n’oserait pas  dire papa à son propre père? Et pourtant, nous voyons les ruses de Satan qui veut nous enlever la parole de Dieu. Combien de millions de croyants, de véritables convertis qui n’osent jamais appeler Dieu leur Père, qui prient toujours le Seigneur Jésus et rien que Lui et ainsi n’ont même pas atteint le stade de petits enfants dans la foi. Jean les caractérise par ce seul  signe : ils ont connu le Père. Je le dis aux jeunes tout particulièrement, ne pensez pas que c’est réservé aux plus âgés, l’apôtre désigne des tout jeunes croyants. C’est la première et la plus grande part dès notre conversion de savoir que Dieu n’est pas un Dieu lointain, courroucé, saint qui  nous juge et dont nous avons été délivrés par le sauveur Jésus Christ. Ce serait une fausse image, complètement en contradiction avec la parole de Dieu et pourtant, beaucoup le voient ainsi. C’est le Père qui a envoyé Son Fils comme propitiation pour nos péchés, c’est l’amour du Père qui a envoyé le Fils et ainsi, par la foi, nous sommes devenus enfants de Dieu, nés de Dieu, donc Il est devenu notre Père. C’est le commencement, c’est précieux et pourtant, cela prend du temps pour le saisir aujourd’hui, à l’époque de l’apôtre, c’était naturel. « … je vous écris parce que vous connaissez le Père », ils se tenaient sur le vrai fondement chrétien. Nous voyons comment Satan réussit à nous enlever les vérités. Il existe bien des chrétiens aujourd’hui ( et j’espère être bien compris ) qui en ce qui concerne la foi, ne sont pas plus loin que les croyants de l’ancien testament : aucune certitude du salut, ils n’osent pas appeler Dieu leur Père ; ce n’était pas une vérité révélée dans l’ancien testament, nous trouvons bien l’expression «  nous avons tous un Père » dit pour tout le peuple et Dieu dit d’Israël qu’il est son premier-né, mais jamais un Israélite n’aurait eu l’idée d’appeler Dieu son Père. C’est l’action de Satan, il nous enlève les vérités pour que nous ne possédions pas ces richesses.

Des jeunes gens, il répète « vous êtes forts, la parole de Dieu demeure en vous et vous avez vaincu le méchant ». Ces jeunes croyants qui avaient quelque peu grandi dans la foi sont spirituellement forts parce que la parole habite en eux. Ces deux notions vont ensemble. Ce sont des choses pratiques, frères et sœurs,  nous pouvons nous poser la question pour savoir à quelle catégorie nous appartenons : dois-je encore grandir, pourrait-on dire de moi que je suis fort, que la parole demeure en moi ou plutôt que souvent, je n’ai pas le temps de la lire ?

« … que la parole habite en  nous » : nous en avons besoin pour être forts, pas seulement lire un feuillet de calendrier (je n’ai absolument rien contre cela, mais je pense que nous serions bien affamés si nous n’avions que le calendrier, c’est comme un « amuse-bouche » qui nous ouvre l’appétit) Pour que la parole demeure en nous, nous avons besoin de plus de temps, d’énergie et ainsi nous sommes fortifiés.

« … et vous avez vaincu le méchant »  il s’agit toujours de résister au diable quand il nous empêche de témoigner pour le Seigneur et nous enlève notre force, il faut combattre pour qu’il ne puisse pas nous faire céder. Ces jeunes gens étaient victorieux. Alors, il y a une certaine satisfaction de constater qu’on est fort, mais le diable ne s’avoue pas vaincu et nous attaque d’un autre côté : il veut nous faire tomber, nous tendre un piège par le monde.

C’est donc deux tactiques différentes : pour nous faire tomber, Satan nous présente les attractions du monde et alors, il faut montrer que nous sommes réellement forts, nous l’avons déjà vu, il ne faut pas résister, mais fuir : la fornication, c’est la convoitise des yeux et de la chair, les convoitises de la jeunesse, l’orgueil de la vie, l’idolâtrie, c’est le monde par lequel Satan veut nous faire tomber. Il ne peut y avoir aucun compromis, pas de résistance, mais faire demi-tour et fuir ! Ce sont des situations où  souvent nous pensons que nous pourrions quand même résister.

Nous avons tous expérimenté, je pense, dans une plus ou moins grande mesure que nous sommes incapables de résister au monde. « … n’aimez pas le monde … » et comme si ce n’était pas suffisant « … ni les choses qui sont dans le monde » et encore « … ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie ». Par ces trois choses, l’apôtre résume tout le caractère du monde, ce qui nous vient de l’extérieur, les convoitises de la chair et des yeux, pas seulement le sexuel sur lequel on insiste tant aujourd’hui, nous ne pouvons rien faire, il faut fermer les yeux et fuir. Lors de la chute, on trouve ces trois tentations : « la femme vit que l’arbre était bon à manger (convoitise de la chair), il était un plaisir pour les yeux (convoitise des yeux) et désirable pour rendre intelligent (orgueil de la vie) Genèse 3,6. Le serpent leur avait dit : « … au jour où vous en mangerez, vous serez comme Dieu connaissant le bien et le mal » (orgueil de la vie). Là, le sexe n’avait eu aucun rôle, quoique ce soit un facteur important aujourd’hui.

C’est une ruse de l’ennemi de nous retirer la parole de Dieu des mains, il y a des discussions sans fin pour savoir pourquoi on ne peut pas faire telle ou telle chose. « … n’aimez pas le monde ni les choses qui sont dans le monde ».

Ici, le monde ne signifie pas les hommes comme dans Jean 3,16 « Dieu a tant aimé le monde » ; quelqu’un m’a dit « même Dieu a aimé le monde et moi, je ne peux pas l’aimer! ». C’est terrible comme la chair retourne la Parole. Dans le chapitre 2,2 « … lui est la propitiation pour nos péchés et pas seulement pour les nôtres, mais aussi pour le monde entier ». Là, il s’agit des hommes. Au chapitre 3,17 « celui qui a les biens de ce monde », ce sont les choses matérielles, mais ici, le monde est un système érigé par Satan. « … n’aimez pas le monde », ne discutons pas pour savoir jusqu’où nous pouvons aller ! Le Seigneur le dit à des jeunes gens qui étaient forts, qui avaient vaincu le méchant, mais étaient en danger de tomber par les ruses de Satan.

« … si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui » : c’est exclusif, il n’est pas possible d’aimer Dieu et en même temps le monde. Si l’amour du monde remplit le cœur, il n’y a pas de place pour Dieu. Ce principe est valable pour l’homme du monde  qui n’a de relations qu’avec le monde et n’a aucun amour pour Dieu, mais aussi dans la pratique pour le croyant : il n’a pas de place pour Dieu si le monde remplit son cœur. « … le monde s’en va et sa convoitise » (v.16) : pensons-y, tout est passager ici-bas.

Mais le monde est aussi ennemi de Dieu. Il l’a toujours été, mais cela devient plus visible actuellement ; dans nos pays occidentaux christianisés, les gens étaient simplement freinés, parce qu’il y avait un manteau chrétien qui est en train de se décomposer, il en reste encore quelques morceaux qui font croire à certains que nous sommes encore dans un pays chrétien. Toute la laideur du monde qui était cachée pendant des siècles apparait de plus en plus : adversaire de Dieu. Chers amis, nous devons en être conscients quand nous sentons cette tendance à aimer le monde et malheureusement, nous l’avons tous ! Ma chair n’est pas meilleure que celle de quiconque et si l’on pense  que la chair peut s’améliorer, on se trompe.

Un  vieux frère de plus de 90 ans m’a dit il y a bien longtemps « ne pense pas que la chair n’est plus là, elle est toujours active, même si elle se manifeste autrement ». Cela signifie que le monde ne cesse jamais de m’attirer. Ne faisons donc aucun compromis, le monde est ennemi de Dieu et passe. Quelles pauvres choses en comparaison avec ce que nous avons reçu !

Jean s’adresse à ceux qui étaient forts et avaient de la connaissance, pour qu’ils ne succombent pas aux attaques de Satan. Quand Balaam a vu qu’il ne pouvait pas faire tomber le peuple par des malédictions (Nombres 23), il a proposé aux Madianites d’inviter le peuple à une fête idolâtre avec leurs belles jeunes filles et ainsi les faire tomber. Dieu a contré l’attaque, mais c’est ainsi que Satan procède encore. Les jeunes gens sont avertis de ce danger.

Au verset 18, l’apôtre s’adresse de nouveau aux petits enfants : ici, il y a une incompréhension, parce que certaines traductions transcrivent au verset 14 « je vous ai écrit ». Très tôt, des copistes dans des textes très précieux ont pensé qu’il y avait déjà ces trois répétitions (versets 12, 13 et 14) et ont modifié le temps pour la quatrième répétition, oubliant que l’ordre n’était pas naturel : enfants, pères et puis jeunes gens. Le verset 12 « je vous écris, enfants parce que vos péchés vous sont pardonnés par son nom » se rapporte à tous les croyants du christianisme, ils ont tous le pardon de leurs péchés par son nom, ce que l’on ne pouvait pas dire d’Abraham, c’est pourquoi il n’est pas dit de lui qu’il est un enfant de Dieu. « Il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu, savoir ceux qui croient en son nom » (Jean 1,12). Le passage que nous avons lu (v.13 à 27) constitue une parenthèse.

Ces petits enfants avaient encore bien plus à apprendre que les jeunes gens. L’apôtre leur a écrit, non pas qu’ils ne connaissaient pas la vérité (v.21), mais pour les mettre en garde contre les séducteurs (v.26) : non pas contre les ruses de Satan, quoiqu’il soit là derrière, mais contre ce qui commençait à se manifester déjà en ce temps-là et conduirait à l’apostasie, l’esprit de l’Antichrist.

J’ai déjà dit que le Diable essaie de nous enlever les vérités un peu à la fois, c’est une autre façon d’attaquer. Jean ne s’adresse pas aux pères qui connaissent celui qui est dès le commencement, ils n’étaient pas menacés par les erreurs, car ils connaissaient celui qui est la vérité, comme le centre de leur vie et ainsi ne s’occupaient de rien d’autre. Il ne l’écrit pas non plus aux jeunes gens qui étaient forts, en qui la parole de Dieu était ancrée. Ils savaient ce qui ne correspondait pas à la parole, car elle habitait en eux, le diable n’avait aucune chance de les attaquer avec des fausses doctrines, mais les petits enfants, eux étaient en danger de succomber aux attaques contre le sain enseignement et cela commence souvent innocemment. Ici, il s’agit de l’esprit de l’Antichrist qui nie que Jésus est le Christ, le Messie, c’est le côté judaïque, mais pas seulement, qui nie le Père et le Fils. Aujourd’hui, beaucoup reconnaissent Dieu comme Père mais ne veulent rien savoir de Jésus, les Juifs reconnaissent le Dieu de l’ancien testament, mais Jésus non et l’Islam répète qu’Allah n’a pas de fils. Cela ne commence pas directement par les choses les plus graves, mais la parole est attaquée peu à peu, lentement mais sûrement, d’abord sur des détails, mais si je prête l’oreille à une petite chose, pourquoi ne pas mettre en doute ceci ou cela ? Et quand l’homme se met à juger la parole, il n’y a alors plus rien qui retient.

L’esprit de l’Antichrist était déjà présent en ce temps-là et il y a toujours eu dans la chrétienté des gens qui niaient que le Seigneur était le Fils éternel du Père, des frères même et cela a causé d’énormes problèmes en Angleterre et en Amérique. On a aussi refusé d’admettre que le Seigneur était devenu véritablement homme, parce que ces faux docteurs ne pouvaient concevoir l’union de la nature divine et humaine « Dieu révélé en chair » (Jean 1,14). Cela conduit à ce que un homme, l’Antichrist, prenne la place de Dieu : « le fils de perdition qui s’assiéra au temple de Dieu, se présentant lui-même comme étant Dieu » (2 Thess.2, 3, 4) : un homme !

Les petits enfants, les jeunes croyants, quoiqu’ils connaissent le Père, sont des proies faciles pour toutes les fausses doctrines.

Je connais des sœurs auxquelles s’appliquent le verset 13, quand il y a quelques années, des frères ont voulu apporter des nouvelles doctrines concernant le rassemblement. Ces vieilles sœurs m’ont dit que cela ne venait pas du Seigneur, elles étaient incapables de le prouver, mais avaient discerné que ce n’était pas la voix du Seigneur, elles connaissaient celui qui est dès le commencement. Les jeunes gens en qui habite la parole de Dieu sont préparés au combat, ils sont capables de réfuter ces fausses doctrines et l’ont fait grâce à Dieu, en grande partie du moins. Mais combien de petits enfants dans la foi dans la chrétienté et parmi nous ont été entraînés.

C’est à cela que l’on reconnait où l’on se trouve réellement : est-on vraiment un jeune homme fort dans lequel la parole demeure ou un père que rien ne peut ébranler, ou un enfant qui est séduit parce qu’il n’a pas d’ancrage solide ?

C’est pourquoi, l’apôtre leur donne deux ressources importantes : « vous avez l’onction de la part du Saint » (v.20), en d’autres mots, vous avez reçu le Saint Esprit du Seigneur pour qu’Il vous conduise dans toute la vérité (Jean 16,12). Nous lisons du Seigneur Jésus que Dieu l’a oint de l’Esprit Saint (Actes 10,38). L’onction signifie le don du Saint Esprit pour comprendre et rendre capable de servir. Le Seigneur nous a donné le Saint Esprit qui nous rend capable de faire la distinction entre ce qui est du Seigneur et ce qui ne l’est pas. Nous devons apprécier cette faculté que Dieu nous a donnée, le Saint Esprit habite en nous, peut-être nous a-t-il déjà fait réaliser que telle ou telle chose n’était pas bonne, mais la chair a triomphé, on s’en est occupé et le résultat, c’est d’avoir été troublé. Je connais suffisamment de cas où l’on s’est occupé de fausses doctrines, on voulait être au courant, et cela n’a apporté que du trouble ! La parole de Dieu ne nous dit jamais de nous occuper de tout ce qui se présente à nous. 1 Thess.5, 21 est avancé comme argument : « éprouvez toutes choses, retenez ce qui est bon ». La signification de ce verset n’est pas du tout à nous inciter à aller partout et éprouver ce qui nous intéresse, ici, en tenant compte du contexte, il s’agit d’éprouver ce qui se passe dans l’assemblée locale « ne pas éteindre l’Esprit, ne pas mépriser les prophéties ». Comme ce soir, il faut, comme les gens de Bérée éprouver ce qui se dit et retenir ce qui est bon.

Ruth avait glané, avait séparé le grain de la balle et emporté le froment. Cela se rapporte à ce que le Seigneur donne parmi nous : éprouver ce qui est dit à la lumière de la parole et non pas nous intéresser à toute sorte de doctrines. Chers jeunes, je sais bien que dans le monde, on dit qu’il faut d’abord se faire une opinion, mais la parole ne parle pas ainsi. Rappelons-nous que les brebis n’écoutent pas la voix d’un étranger, non pas qu’elles puissent expliquer pourquoi, mais elles savent que ce n’est pas la voix du berger. Il en est ainsi dans la nature : nous connaissons l’histoire des brebis et de l’étranger qui avait prononcé les mêmes mots que le berger, elles n’ont pas réagi, car ce n’était pas la voix connue.

Dans le monde règnent d’autres principes : quand un malin développe une nouvelle idée, il n’y a qu’un homme aussi malin que lui qui peut la réfuter ; c’est le plus intelligent ou le plus prompt à la riposte qui gagne dans le monde et l’on veut appliquer ce principe au christianisme ! Dans le domaine de la foi, le vainqueur est celui qui se trouve le plus près du Seigneur, il jouit de la paix, le Saint Esprit le conduit.

La deuxième ressource, c’est la parole : « si ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous, vous aussi vous demeurerez dans le Fils et dans le Père » (v.24). Je ne veux pas appliquer ce principe à la négation du Père et du Fils, mais en tirer des enseignements pratiques pour des sujets actuels, car nous sommes confrontés aux mêmes dangers : bien des choses qui ont été et sont apportées parmi nous troublent plusieurs.

A l’époque de l’apôtre, l’enseignement était oral, la parole n’était pas encore complète ; les écrits de Jean sont probablement les derniers (rédigés entre l’an 90 et 100). Il encourage ces jeunes croyants à demeurer dans ce qu’ils avaient entendu, ce qu’il pouvait affirmer être présent chez les jeunes gens « la parole demeure en vous ». Il leur demande de s’attacher à l’enseignement pour grandir. Pour croître spirituellement, pour nous aussi, ce sont les deux choses indispensables : nous attacher à la parole pour la connaître de mieux en mieux, nous en occuper beaucoup en nous laissant guider par le Saint Esprit et ainsi obtenir l’intelligence spirituelle.

Beaucoup se sont demandés quelle était la signification de ce verset 27 « l’onction que vous avez reçue de lui demeure en vous et vous n’avez pas besoin que personne ne vous enseigne, mais comme la même onction vous enseigne à l’égard de toutes choses, et qu’elle est vraie et n’est pas mensonge, selon qu’elle vous a enseignés, vous demeurerez en lui » et le verset 2O « vous avez l’onction de la part du Saint et vous connaissez toutes choses ». Combien de fois n’avons-nous pas entendu : comment est-ce possible ? Il doit y avoir une erreur. Un croyant qui a reçu le Saint Esprit (tout croyant l’a) ne connait pas tout et pourtant, c’est écrit ici. Mais cela ne signifie pas qu’on connait tout dans un sens absolu, qu’on est omniscient, c’est clair, mais par le Saint Esprit et aussi par la Parole qui en est la contrepartie, nous sommes rendus capables de tout comprendre en obéissant au Seigneur.

C’est la raison pour laquelle des frères et sœurs qui ne connaissaient rien de ces mouvements spirituels dans la chrétienté et qui nous ont atteints, ont perçu très vite que cela ne venait pas du Seigneur.

Déjà dans l’ancien testament, nous trouvons l’opération du Saint Esprit qui n’était pourtant pas encore là. « Les hommes adonnés au mal ne comprennent pas le juste jugement, mais ceux qui recherchent l’Eternel comprennent tout » (Prov.28, 5). L’apôtre Paul dit aux Corinthiens que l’homme naturel ne reçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu, mais celui qui est spirituel comprend tout (discerne toutes choses. 1Cor.2, 14), parce qu’il a la clef pour voir les choses à la lumière de Dieu. Il se laisse conduire par le Saint Esprit qui lui donne le discernement pour voir ce qui est du Seigneur et ce qui ne l’est pas.

Ce sont quelques réflexions pratiques sur un paragraphe intercalé dans le courant de pensées simples mais très élevées de l’apôtre et je pense que nous pouvons en retirer bien des enseignements. Que le Seigneur veuille utiliser Sa parole pour en faire notre profit et nous laisser conduire par elle.

2ème réunion : lecture de 1 Jean 3, versets 1 à 3

Lecture : 1 Jean 3, versets 1 à 3

1        Voyez de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu ; c’est pourquoi le monde ne nous connaît pas, parce qu’il ne l’a pas connu.

2        Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; nous savons que quand il sera manifesté, nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est.

3        Et quiconque a cette espérance en lui  se purifie, comme lui est pur.

Nous avons considéré hier soir les versets 13 à 27 du chapitre 2, parenthèse dans laquelle la pensée principale du chapitre est interrompue. Le verset 12 « je vous écris, enfants, parce que vos péchés vous sont pardonnés par son nom » concerne clairement tous les enfants de Dieu. L’apôtre les a tous devant les yeux, il considère leur position dans la foi et veut leur dispenser l’enseignement correspondant à leur état : les pères n’en ont pas besoin, mais pour les jeunes gens, il y avait certains dangers, l’influence du monde contre laquelle il fallait les avertir ; quant aux petits enfants, qui étaient encore plus vulnérables, il leur prodigue des enseignements très détaillés.

Ensuite au verset 28, il revient à son sujet : « et maintenant, enfants, demeurez en lui ». Il s’adresse de nouveau à tous les croyants. Jean utilise trois mots différents « mes chers enfants » aux versets 12 et 28 « petits enfants » au verset 18 ; il est difficile de rendre cette différence de la langue originale.

Au chapitre 3, sa pensée est de nouveau interrompue : dans cette nouvelle parenthèse, l’apôtre laisse dériver ses pensées si l’on peut dire, mais sous la direction du Saint Esprit pour décrire quelle est la précieuse part du croyant, né de Dieu, expression répétée huit fois. C’est le seul passage chez Jean qui parle de l’espérance et de ses conséquences.

Au verset 4, il reprend le cours de ses pensées : « quiconque pratique le péché, pratique aussi l’iniquité » se rattache au verset 29 « quiconque pratique la justice est né de lui ». L’opposition des principes est typique chez Jean.

Ces deux passages intercalés contiennent des enseignements très précieux pour nous, ils sont comme un projecteur qui éclaire des traits particuliers des croyants. Ce court passage du chapitre 3 est très connu ; ce soir, nous voulons en souligner le côté simple et pratique. Pendant des dizaines d’années, nous avons reçu beaucoup d’enseignements élevés, j’en ai beaucoup joui, mais quel en a été le résultat ? A notre confusion ! Quand la tempête est arrivée, il n’est pratiquement rien resté de tous ces enseignements élevés. Cela signifie que l’intelligence ne sert pas, il faut que le cœur batte pour le Seigneur. C’est pourquoi, on ne peut jamais être trop simple pour que chacun comprenne et que notre cœur, occupé des choses les plus simples de la foi soit affermi.

L’expression « celui qui pratique la justice, est né de Dieu » du verset 29 est typique chez Jean, on la comprend mieux en la retournant ; on pourrait tirer la conclusion qu’il existe des gens du monde qui pratiquent la justice et sont donc nés de Dieu. Non, par principe, celui qui pratique la justice ne peut le faire que s’il est né de nouveau, on comprend mieux la phrase en la retournant.

L’apôtre développe alors ce privilège d’être né de Dieu. La première allusion à cette notion, nous la lisons dans l’évangile de Jean (1,12) qui explique comment cela a lieu et quel en est le résultat. « … à tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu, savoir à ceux qui croient en son nom ; lesquels sont nés, non pas de sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu. » C’est le premier passage où nous trouvons l’expression « enfants de Dieu », toujours au pluriel, considéré collectivement. On ne lit nulle part dans la Bible « il est un enfant de Dieu » au singulier, Jean ne nous voit pas isolés, mais faisant partie d’une famille.

Comment devient-on enfant de Dieu ? Tous ceux qui ont accepté la parole faite chair, le Fils éternel de Dieu devenu homme, il leur a donné le droit (pas la grâce comme nous le penserions). Celui qui croit au Seigneur Jésus a le droit de se dire enfant de Dieu, part inébranlable que personne ne peut nous enlever. Quelle pensée élevée, cela provient de la grâce de Dieu et en même temps c’est un privilège garanti. Le Seigneur lui-même dit de ses brebis « personne ne les ravira de ma main et personne ne peut les ravir de la main de mon Père, moi et le Père nous sommes uns. » C’est cela le christianisme, la foi n’est pas une affaire vague remplie de peut-être.

« nés non pas de sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme » : pas question de différences qui jouent un si grand rôle chez les hommes, en particulier chez les juifs, de quelle tribu, quelle famille … tout cela, c’est la vieille nature, le vieil homme qui peut être d’une grande valeur pour l’homme et malheureusement aussi pour nous, mais pour Dieu, cela a complètement disparu.

Chers amis, c’est par ce moyen que nous sommes enfants de Dieu, ce n’est pas simplement un nom dont on ne connait pas la signification ; comme nous descendons de nos parents par la naissance naturelle, nous sommes nés de Dieu, d’une origine complètement nouvelle. Une nouvelle vie est apparue. Le Seigneur lui-même en parle à Nicodème « si quelqu’un n’est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu » (Jean 3,3) « si quelqu’un n’est né d’eau et d’esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu, ce qui est né de la chair est chair » (l’homme naturel ne peut se tenir devant Dieu) « et ce qui est né de l’Esprit est esprit » (Dieu a créé en nous quelque chose de nouveau par la nouvelle naissance).

Je veux encore redire ceci aux jeunes en particulier : il faut que ce soit clair ! Si vous avez cru au Seigneur Jésus et l’avez accepté comme Sauveur, vous êtes devenus enfants de Dieu, nés de Dieu. Ce passage nous l’explique, c’est une nouvelle naissance, pas quelque chose que l’on a appris peu à peu pour devenir un bon chrétien, il n’existe pas de lent processus pour passer de l’homme naturel au chrétien. Il y a un « autrefois, pécheur » et un « maintenant, nouvelle nature » et entre les deux, la nouvelle naissance, un nouveau commencement. C’est cela qui est décrit ici : la nouvelle naissance a lieu d’une façon  qui n’existait pas auparavant, l’eau est une image de la parole de Dieu. Ce qui est né de l’Esprit est esprit : la puissance de la personne divine qui produit la nouvelle naissance, le Saint Esprit crée une nouvelle nature qui est esprit. Voilà l’important : par la nouvelle naissance, une nouvelle nature est implantée en nous, c’est un nouvel être, l’origine d’une nouvelle vie, comme notre vieille nature provient de notre naissance naturelle. Mais nous devons toujours nous rappeler, surtout quand on est jeune, qu’il est faux de penser que quand on a grandi dans l’assemblée, on apprend à connaître tout cela, on le pratique et ainsi on devient chrétien, non, il faut être né de nouveau.

D’autre part, en considérant cette nouvelle naissance que nous avons expérimenté, peut-être ne savons-nous pas exactement quand cela a eu lieu. Le Seigneur lui-même dit au verset 8 « le vent souffle où il veut, tu en entends le son, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va, il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit. » Il veut nous montrer par cette image le côté incompréhensible de cette opération de Dieu dans la nouvelle naissance, parfois c’est simple, mais pas toujours.

Ce statut d’enfants de Dieu ne peut nous être enlevé et c’est par cela que notre chapitre commence. « Voyez de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu ». Beaucoup de manuscrits que l’on considère comme les meilleurs soulignent encore ce fait, nous sommes enfants de Dieu, il n’y a aucune incertitude. L’apôtre exprime ici sa joie, ce n’est pas seulement de la grâce et la nécessité d’être né de nouveau, mais une preuve de l’amour du Père pour Ses enfants. Je l’ai déjà dit hier, mais je veux le répéter : quand je suis devenu enfant de Dieu, je ne m’adresse plus à Lui comme Jéhovah, mais je dis « Abba, Père ». Romains 8,15 « vous avez reçu l’Esprit d’adoption par lequel nous crions : Abba, Père ». Abba est un mot araméen, Père vient du grec pater, ce qui signifie que le juif qui n’aurait jamais osé appeler Dieu son Père et le grec, un étranger qui était loin ont maintenant la liberté d’appeler le même Dieu leur Père, l’un dit abba, l’autre pater et nous disons Père.

Romains 8 nous dit : « vous n’avez pas reçu un esprit de servitude pour être dans la crainte, mais l’Esprit d’adoption par lequel nous crions : Abba, Père ! L’Esprit lui-même rend témoignage avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu ». Dans ce passage, nous avons la notion de fils, comme en 2 Corinthiens 6,18 « je vous serai pour Père et vous, vous me serez pour fils et pour filles ». Fils rend plus la notion de la dignité de ce que nous sommes, enfant souligne l’intimité de la relation et la participation à la nature de Dieu, parce que nous sommes nés de Lui. Fils parle de la position publique, Dieu nous a adopté selon le bon plaisir de Sa volonté (Ephésiens 1, v. 5). Ce sont les deux aspects d’une même chose ; Paul parle plus de fils, Jean toujours et exclusivement d’enfants pour nous désigner. Nous pouvons appeler Dieu notre Père et savons que le Saint Esprit rend témoignage que nous sommes Ses enfants. L’apôtre souligne cet amour du Père exprimé par cette adoption.

On a parfois dit que si Dieu, voyant notre état de misère nous avait simplement délivrés du poids des péchés et de la peine éternelle que nous avions méritée, cela aurait déjà été magnifique, cela aurait été de la grâce pure, car nous n’avions rien mérité. Il y a peut-être bien des enfants de Dieu qui pensent que c’est là notre part ; c’est vrai, mais Dieu nous a donné bien plus : Il ne nous a pas seulement déchargés du péché, délivrés des peines éternelles, mais a fait de nous Ses enfants, des nouvelles créations. En toute révérence, Dieu avait-Il besoin de cela ? Personne ne pouvait le pousser à cela, si ce n’est une source en lui-même, son amour qui n’a pas seulement fait le nécessaire pour nous délivrer du jugement, mais en citant Ephésiens 1 « qui nous a bénis de toutes bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ ». Nous sommes subjugués d’être si richement bénis par l’amour du Père. Tout repose sur le fait que nous sommes enfants de Dieu. Que nous puissions mieux comprendre que Dieu, le Père a manifesté son amour en faisant de nous ses enfants.

Il a une différence entre les termes « Dieu » et « Père » : nous sommes enfants de Dieu, pas enfants du Père. Le mot « Père » nous rappelle toujours l’amour tandis que « Dieu » souligne tout d’abord Sa sainteté. C’est ce que nous avons dans notre passage : « voyez de quel amour le Père nous a fait don que nous soyons appelés enfants de ce Dieu saint, c’est pourquoi le monde ne nous connaît pas, nous les enfants de Dieu, parce qu’il ne l’a pas connu ». Jean parle ici d’une autre personne sans le dire, le monde ne l’a pas connu, il s’agit du Seigneur, pas du Père.

Déjà, le Seigneur avait dit à ses disciples : « s’ils ne m’ont pas connu, ils ne vous connaitront pas non plus, s’ils m’ont haï, ils vous haïront aussi ». Le monde pouvait reconnaître Dieu dans le Fils, le Seigneur Jésus, mais il ne l’a pas accepté, il l’a rejeté, les évangiles nous le montrent. Paul exprime la même idée d’une manière un peu différente: « notre vie est cachée avec le Christ en Dieu ». Le monde ne peut pas comprendre cela et il ne le veut pas. Le Seigneur a placé les hommes dans la lumière, a révélé leur état, mais les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, ils ont haï la lumière et ont rejeté le Seigneur, c’est pourquoi ils ne nous reconnaissent pas non plus. Chers amis, nous ne devons pas souhaiter ni rechercher l’approbation du monde, il a rejeté le Seigneur, il nous rejettera aussi. Mais cela ne doit pas nous inquiéter.

Cette part que l’apôtre répète au verset 2 : « bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu » est tellement merveilleuse, elle inclut tout ce que Dieu pouvait nous donner de bénédictions, une créature peut-elle être amenée plus près de Dieu, sans devenir Dieu elle-même, devenir Son enfant. Nous avons reçu Sa nature, bien sûr pas Sa divine majesté et puissance, mais moralement Sa lumière et Son amour. Il faut se représenter ce que c’est que d’avoir une telle place comme pauvre créature ! Il n’existe rien de plus élevé. Et pourtant, ce que nous serons n’a pas encore été manifesté (v.2). En principe, ce n’est pas différent de ce que nous sommes, actuellement, nous avons toutes les richesses que le Père voulait nous donner dans Son amour par la foi. Cette expression ne signifie pas qu’il y a encore des choses cachées que nous ne connaissons pas, car la phrase suivante nous dit : nous savons. Maintenant, c’est par la foi, ce n’est pas visible pour tous, mais nous savons, c’est notre espérance.

Quand le Seigneur sera manifesté,  quand Il reviendra sur la terre pour établir Son règne, nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est. Avant cela, nous serons manifestés devant le tribunal de Christ, mais ce n’est pas de cela qu’il est question ici. Le Seigneur sera manifesté aux hommes qui ne veulent pas de lui, qui ne veulent pas nous connaître parce qu’ils ne l’ont pas connu, mais alors ils nous reconnaitrons quand Il sera manifesté et nous avec lui.  Nous lui serons semblables, au moment où nous serons enlevés à sa rencontre, le Seigneur transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire (Philippiens 3, v. 20). En ce qui concerne notre nouvelle nature que nous avons reçu par la nouvelle naissance, nous pouvons dire avec toute révérence, mais aussi de droit, qu’intérieurement nous avons déjà part à la nature du Seigneur. Jean dit : « comme il est, nous sommes nous aussi dans ce monde ». Intérieurement, l’œuvre est déjà accomplie, mais extérieurement, nous avons toujours notre corps que l’apôtre qualifie d’abaissement, pas seulement parce qu’il est soumis à la faiblesse, les maladies, l’âge, le déclin mais aussi parce qu’il est le vase où la chair est active (c’est le péché) et donc ce corps ne peut pas aller au ciel, il faut qu’il soit transformé.

Nous lisons dans 1 Corinthiens 15 comment cela a lieu : « il est semé en déshonneur, il ressuscite en gloire, il est semé en faiblesse, il ressuscite en puissance, il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel ». Cela aura lieu quand le Seigneur viendra pour nous prendre auprès de Lui.

« Ceux qu’il a préconnus, il les a aussi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils, pour qu’il soit premier-né entre plusieurs frères » (Romains 8, v. 29). Nous lui serons semblables de nature et aussi par notre corps, semblable à son corps de gloire, mais Il reste toujours le premier-né entre plusieurs frères comme Homme glorifié. Le Seigneur resplendira au milieu des siens, le premier-né se rapporte à son humanité.  Il est le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs.

Nous le verrons comme il est : cette conformité avec le Seigneur nous permettra de voir ce que nous ne pouvons voir avec nos yeux naturels. Le Seigneur n’est pas seulement l’homme glorifié dans le ciel, il est le Fils éternel de Dieu, l’image du Dieu invisible. Nous pourrons voir quelque chose du Dieu invisible, lui qui est le resplendissement de sa gloire, l’empreinte de sa substance (Hébreux 1) tout ce que Dieu est, est visible en lui.

On a parfois demandé si nous verrons le Père. La parole ne le dit pas. Le Seigneur a dit : «celui qui m’a vu a vu le Père». Nous le verrons comme Fils et comme image du Père. C’est merveilleux, avons-nous besoin de plus ? Serons-nous déçus ? Je le répète, un homme peut-il être approché plus près de Dieu, qu’il puisse voir celui qui est invisible, qu’aucun homme n’a vu ni ne peut voir ? Nous le verrons, lui, l’image du Dieu invisible ! Voyez de quel amour le Père nous a fait don ! Quelle position, quel avenir, quelle espérance !

Quiconque a cette espérance en lui se purifie comme lui est pur. (v. 3) c’est une constatation absolue, la conséquence de cet avenir glorieux qui est devant nous. Quand nous considérons la gloire de la maison du Père, nous comprenons que le verset 3 ne contient pas d’exhortation. Si nous évoluons dans cette atmosphère de la divinité éternelle, de l’amour, de la pureté, de la sainteté, nous désirons déjà maintenant dans notre chemin sur la terre être de plus en plus conformes avec cette part que nous aurons là-haut, puisque nous avons la vie nouvelle comme enfants de Dieu.

Celui qui a cette espérance en Lui, tout se rapporte au Fils de l’amour du Père. Le Seigneur est pur, sans tache, nous, nous le sommes devenus par la nouvelle naissance, mais en pratique[1] nous ne le sommes pas. Cette espérance vivante dont parlent les autres apôtres maintes fois, Jean n’en fait mention qu’ici pour montrer son influence pratique dans notre vie de foi,  pas seulement qu’elle doit avoir, mais qu’elle a. Et s’il n’en est pas ainsi, il faut se demander où est cette espérance. Si l’on n’a pas ce désir d’être pur comme notre sauveur, l’espérance n’aurait-elle donc aucune influence sur nous ? Que Dieu veuille que personne ici n’en soit là. Car l’apôtre dit que quiconque a cette espérance se purifie. En ce sens, ce verset est à la fois un encouragement et une exhortation pour nous : Le Seigneur vient bientôt. Il peut venir aujourd’hui. Si nous savions que le Seigneur vient ce soir, il est clair que nous mettrions toute diligence à nous purifier pour que nous soyons tels qu’Il le désire. Il peut venir à chaque instant. Veuille le Seigneur nous accorder que ce verset, que Jean nous présente comme principe, touche nos cœurs. Un enfant de Dieu qui vit dans cette espérance agit ainsi. Si nous ne le faisons pas, cela ne signifie pas que nous ne sommes pas enfants de Dieu, mais que l’espérance n’a pas l’impact qu’elle devrait avoir dans notre vie. Nous vivons dans un temps où Sa venue est proche. Déjà, l’apôtre Paul disait : « maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru » (Romains 13, v. 11). Maintenant, notre salut est plus proche que lors de notre conversion et chaque jour nous rapproche de ce moment et pourtant, le danger est là que cette espérance diminue d’intensité au fil des jours. Il ne devrait pas en être ainsi.

Que le Seigneur imprime profondément cette phrase dans nos cœurs. L’enfant de Dieu qui a expérimenté l’amour du Père et qui a cette espérance en Lui, à savoir qu’Il vient nous chercher pour être semblables à lui et le voir comme il est, souhaite que toutes ces bénédictions aient une influence pratique : être pur pour son Seigneur le reste de sa vie.

Il est possible que le Seigneur reporte encore un peu sa venue, mais il peut aussi venir cette nuit. Qu’il fasse que nous n’ayons rien dans notre vie qui ne supporte sa présence, sinon mettons-le en ordre ce soir pour que nous ayons cet effet dans notre vie : quiconque a cette espérance se purifie, comme lui est pur, lui notre modèle, notre but.



[1]    Note du traducteur :

En pratique, veut dire en tant que participant à la première création.